Prologue
On dirait le Sud, mais c'est un endroit qui ne ressemble plus à rien, petite boule bleue qui a perdu son orange, son tatouage, sa Toscane.
Ici, trop de maintenant ; Plus d'autoradio à voler dans l' Acadiane, d'autocollants sur la tôle rétro ; Sur Europe 1, "samsonite" RTL, Monte-Carlo ; De quel Sud vingt fois par jour parlais-tu Nino ?
Oui, ici c'est pas le Nirvana, ni le Nevada ; Bison fûté a perdu ses plumes, son calumet et tandis qu'il vapote, l'actu nous jette des enclumes. C'était pas mieux avant ou presque, 15 X 5 + Simca 1000, ça fait encore 1975 ; Mike a fait le saut de l'ange, Dis lui, dis lui Florent... N'importe quoi. Plus de phono, de 45, de 33 sur la branche, de canaris bruyants dans la cuisine, plus de vrais dimanches, plus d'imbéciles heureux.... Quoique ?
Qui saura, qui saura, qui saura ? Le tube de l'été, c'est l' AK 47 toute l'année, pis quelle dégaine à l'été sans C Jérome, non de non ! Non de ma puberté !
Qui saura, qui saura crier république ? Qui saura plus tard ou trop tard qu'elle s'appelait Marianne celle-là, avec sa gueule d'ange super Nana, tu t'en vas Alain, tout s'en va Léo.
C'est pas l'errance c'est l'erreur, nous avait avertis Varda ; tout fout l'camp sauf les boniments, les calmants, les caïmans.
On dirait le Sud, mais avec quel accent quand tout est à l' Ouest, sans Apollo, la tête en bas ; C'est tristes tropiques dans les godasses, tech dégueulasse ou chacun astique son Ushuaïa.
On dirait le Sud, un Sud gastrique... Où t'as planqué la clé de la tendresse ? Sous quel paillasson, dans ces ruines, ce grand patatras ?
Arnaud Garbuio.