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Trait d'Union 2007

 extraits

 

Arnaud Garbuio sculpte des êtres qui nous regardent ; et dans ces regards et dans leurs attitudes, nous nous retrouvons face à nous quand nous sommes mis à l’écart, sortes d’acteurs spectateurs de la vie, ou plus exactement de ce que la société appelle la vie.

Les statues sont là, inertes dans la masse, mouvantes dans le détail, car l’artiste nous pousse, nous force presque à aller le chercher, ce détail, à entrer dans sa sculpture parce que notre curiosité n’y tient plus ; le droit d’entrer, c’est l’obligation du regard, le droit du regard, c’est l’obligation d’entrer, de pénétrer dans l’œuvre pour trouver le désarroi du personnage qui se regarde à travers nous, effarés devant ce que nous devenons.

Garbuio ne fait pas de morale et ne donne pas de leçon, il observe et sculpte, parce que le « rôle social » d’un artiste et aussi d’avertir, d’aboyer dans sa création afin que la caravane ne passe pas toujours.

       

 

Guerriers placides, hors du temps, ils sont les éponges de nos erreurs, avaleurs de misère, ils sont les médiateurs des trois temps, celui « d’il y avait », celui « d’il y a », celui « il y aura », permettant ainsi au monde d’être.

Ses personnages, rouges de honte, rouges de colère, la peur au ventre, humanoïdes stoïques, portent en eux toutes les dérives, mais ils sont aussi une composition étonnante d’objets, oserai-je dire « déchets » ; ils ont également une formidable fureur de vivre pour témoigner de ce qu’ils sont, pour mieux nous interroger sur nos rêves et nos cauchemars, pour mieux nous dire…

         Michel-Jean Thomas.

Sur l’humain plancher, « piste de danse » ; que de ratures et d’échardes, on se marche dessus, cohue.

Tu jongles avec le raffut, figurants !

Mais tu comprends, peut-être, que ta fière charpente est du même bois que tes plus intimes portences. Tu n’as pas souffert pour rien…

Comme un « chemin de ronde », sentinelle oubliée, notre propre ombre, conscience oubliée, tu attends un presque rien au fond de ton intime « désert des Tartares »… 

Avec ta gueule de mercurochrome, mendiant planton, tu crois bien rallumer le phare d’Alexandrie, mais notre monde manque de merveilles, porte en écharpe le merveilleux comme un mort-né.          

La  tôle   ondulée de la frime remplace « l’ardoise fine »…

« Enivrez-vous » comme disait le poète, bercez-vous d’illusions quand même, même si, ni vous, ni moi, ne changerons le monde…

Peut-être un instant… 

A. G.